A peine arrivé sur les lieux que déjà le champ qui sert de parking ressemble au répertoire d’un abonné dans une publicité pour Bouygues télécom. A gauche, 2 étudiants à l’ICN, à droite un punk une bouteille à la main qui ne sait (déjà) plus trop où il est, devant moi un mec déguisé en lapin Rose et derrière 2 vieux. Au loin, on aperçoit la cime des stands où on vend le bout de pastèque 5 Euros et la bière aussi.
Dans le bus, les hurlements des passagers donnent le ton de la journée. On n’est pas là pour s’ennuyer et boire de la Vittel (Sauf pour éventuellement l’accompagner d’un Ricard). Cette année, la route difficile ne nous a pas permis d’arriver très tôt au festival. Soit, de toute façon avec l’expérience on s’est rendu compte que c’est souvent vers 19h00 que les choses sérieuses commencent, ça tombe bien on arrive sur le site à 20h47 et on assiste au final de « The Savi Fav ».
En voyant le chanteur quitter la scène déguisé en poulet, une veste en plume multicolore sur le dos, on regrette finalement de ne pas être arrivé plus tôt.
Un coup d’œil rapide sur la programmation et hop on file vers la loggia pour voir "And so I watch you from Afar". Malheureusement, on ne verra rien. Cette année, allez savoir pourquoi la scène a changé de sens et une fois remplie la loggia est quasiment impossible d’accès. On abandonne. Dommage. On essayera de ne pas se faire avoir pour « Wu Lyf ».
Retour à la plage pour « Battles ». Flottant sur l’eau, il faut bien reconnaitre que la scène est superbe. Le trio délivre un set électro rock expérimental propre et efficace et dans tous les cas on en attendait pas moins.
On quitte « Battles » un peu avant la fin du set. On enjambe quelques festivaliers, on rigole avec un mec qu’on ne reverra jamais, l’ambiance est plutôt bon enfant (même si je ne laisserais pas traîner les miens). On arrive à la Loggia pour « Wu Lyf ». Cette fois ci on a pu entrer, ouf.
On reconnait Luz et sa compagne. On parle de ses projets, on rigole, il m’offre un dessin, je suis ravi et on se quitte.
Quand les 4 membres très attendus de « Wu Lyf » entrent sur scène je suis assez étonné. Look de prolos mancuniens, petite expérience sur scène, très vite on sent que le concert a du mal à prendre. Quelques signes d’ennui sur le visage du bassiste entre chaque morceau, c’est la même chose pour nous on se tire un peu déçu dès la 4ème chanson.
Au fond « Shut up and let me go » des "Ting Tings" résonne. On les avait vu l’année dernière, on snobe.
On jette un coup d’œil à une énergique Beth Ditto qui entre une reprise de Lady Gaga et une autre de Madonna, reprend Rihanna.
A peine de retour sur la plage que déjà les premières mesures de « Love underlined » envoûte la foule. Metronomy, une lumière ronde collée sur le torse, affiche 4 visages heureux, ça tombe bien nous aussi. Entre les tubes « The Look » et « She Wants », il me semble (de mémoire) que la totalité de l’album « The English Riviera » y passe. Le quatuor anglo saxon nous fera même la joie d’associer quelques hits issus de « Nights out ». (Radio Ladio, a thing for me et Heartbreaker pour finir) Merci Jo, c’était superbe.
Heureux, on file voir "Carte blanche". D’entrée, les grosses sorties du duo et les nouveautés s’enchaînent (Gare du Nord, With you ….). Explosif, puissant et sexy (avec deux sublimes danseuses en roller) encore une fois c’est à la loggia que ça ce passe et faute de place et d’oxygène on préfère partir. Dommage, mais la fatigue commence à se faire sentir.
On enjambe quelques corps inertes et on décide de terminer par "The shoes" d’où se dégage une énergie certaine, les percussions hyper présentes dans le live du duo aidant. Idéal pour terminer la journée.
On quitte la presqu’île vers 2h00 du mat, la queue pour accéder au bus est tellement grande qu’on préfère retourner au parking via la voie ferrée manquant de se péter les ligaments croisés à chaque pas.
Deuxième jour
On gare la voiture rangée « O » et on se dit que c’est mieux qu’hier (On était garé rangée Q). Seulement avec déjà un jour de festoch dans les pattes et une petite nuit de sommeil j’ai l’impression qu’on a rajouté des nouvelles lettres à l’alphabet.
Avant d’arriver au bus un grand black veut me racheter mes places et cinq mètres plus loin un autre veut m’en vendre… Bizarre, j’ai l’impression que ces deux-là ne se voit pas pour faire affaire ensemble…J’en déduirais qu’ils sont Ivoiriens.
Dans le bus, c’est comme hier mise à part que les cris ont plus de basses. Je jette un coup d’œil rapide et repère pas mal de monde avec des T-shirt "Motorhead". Le festival est complet ce jour, on sait maintenant pourquoi.
On arrive pour Kyuss Live. En retrait dans la foule j’aperçois "Josh Homme" se dirigeant vers la scène. Ce que tout le monde attend va se produire c’est certain, le leader des « Queen of the stone age » passera saluer ses anciens comparses. Le set est rock et très propre, les fans de stoner sont dans la place ça bouge pas mal au centre de la foule.
Même si on l’a lu dans tous les sens, on consulte pour la 100 ème fois le programme. Un rapide coup d’œil à "Gaëtan Roussel" qui je dois bien le dire m’a assez bluffé avec un show plutôt bien fait et une sympathique reprise des "Talking heads" et on s’approche doucement de la "Green Room".
La "Green Room" c’est la nouvelle scène qu’on trouve dans tous les festivals sponsorisés par "Heineken". J’ouvre une "33 Export" et je profite d’un peu de soul avec "Raphael Saadiq". Les sons clairs et groovant du band me font le plus grand bien, je reste quasiment jusqu’à la fin.
20h45, arrivée de "Motorhead" sur scène. La voix enrouée et 2 verrues sur la joue, Lemmy et ses potes cartonnent d’entrée avec ce son qui leur est propre. Le charismatique leader 51% Motherfucker à une petite mine mais ça ne l’empêche pas de jouer de la basse comme un "Gipsy King" le médiator en plus. A l’ancienne, on a le droit à un solo de batterie (un brun longuet) qui plaît aux fans de la première heure. Certains titres font mouche et notamment les plus "oldies but goodies" « Ace of spade » en tête. Certains diront qu’ils ont pris un coup de vieux mais bon même si il est vrai qu’ils ne sont plus de la première fraîcheur il faut bien reconnaître que "Motorhead" c’est plutôt des chansons d’homme.
Personnellement, j’ai vraiment apprécié le show. D’un autre coté c’est aussi la première fois que j’assiste à un de leurs concerts.
Avec "House of pain", le problème c’est qu’hormis le hit « Jump Around », peu de personnes connaissent autres choses. On parlait de "Beth Ditto" la veille qui avait enchainée reprise sur reprise et bien "House of Pain" c’est un peu pareil. Dr DRE, Cypress hill, un hommage à Tupac, biggie, Guru (D’ailleurs je ne savais même pas qu’il était mort) et (hip) hop très vite on s’ennuie. Heureusement pour passer le temps je retrouve un ami qui m’annonce que le live de "Birdy Nam Nam" devrait être superbe. Tout à coup « Jump Around » arrive pour clore le spectacle, j’ai presque envie de dire « ouf ».
En fait je n’ai pas le temps de dire « ouf » car « Queen of the stone age » ébranle la scène « A », on court !
La nuit finie de se coucher doucement et un ami m’envoie le seul SMS que j’aurai reçu du week end tant le réseau téléphonique des Eurocks était Zéro : “ On est à Medi – Plage – à Gauche”.
« Medi ?? Merde me dis- je… ». J’enjambe quelques personnes ivres et pars les sauver. Je les trouve (juste là où il m’avait indiqué par SMS) et le convaint (assez facilement je dois bien l’avouer) de quitter la plage. Désolé, mais après Lemmy me taper le Lenny Kravitz français, non merci. En revanche, pas mal de filles ont l’air d’apprécier.
On assiste à la fin du show de QOTSA, visuellement et musicalement parfait.
Les oreilles sifflantes, on se dit qu’on irait bien voir "Padwriterz" mais encore une fois c’est à la loggia et vu le nombre de personnes à enjamber ça paraît mission impossible. Les premiers « Beat » de Boys Noise se font entendre dans une "Green Room" bondée. On décide de lever le camp sans regret, voilà bien le genre d’artistes qu’on aura sûrement l’occasion de voir prochainement.
Cette fois -ci on décide de prendre le bus pour rejoindre notre voiture. On laisse nos amis partir au camping, on les plaint il fait un froid de canard. Ce soir-là, le champ qui sert de parking à des allures de Paris Dakar, pour nous c’était la dernière étape, on quitte le Malsaucy heureux tout en sachant qu’on y reviendra l’année prochaine.
On a aimé : L'ambiance, le son, la gentillesse des bénévoles, les groupes.
On a pas aimé : Le réseau téléphonique de M..., L'accès à la Loggia.
Crédit photos GCTMT - Txt by Olive